OGM Les faucheurs volontaires relancent l'épreuve de force
Les militants anti-OGM du collectif des "faucheurs volontaires", en s'attaquant pour la première fois dimanche à un champ de production commerciale de maïs OGM dans la région de Toulouse, ont relancé l'épreuve de force avec l'Etat.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
La nuit suivante, ils ont aussi détruit au moins deux parcelles d'essais en Haute-Garonne et Tarn-et-Garonne. Les forces de l'ordre ont laissé faire les quelque deux cents militants anti-OGM venus dimanche après-midi avec José Bové à Saint-Hilaire (30 km au sud de Toulouse) détruire une production destinée à l'exportation vers l'Espagne, tout en prenant des photos. Les gendarmes ont en revanche riposté lors de l'opération nocturne d'une quinzaine de faucheurs à Daux (20km à l'ouest de Toulouse) en interpellant sur place cinq d'entre eux, qui étaient toujours en garde à vue lundi après-midi.
Les militants assument l'escalade. "Nous revendiquons les deux fauchages de cette nuit tout comme l'action de dimanche", a déclaré José Bové à l'AFP lundi. L'ancien porte-parole de la Confédération paysanne a ensuite publié un communiqué au nom du collectif exigeant la "libération immédiate" des militants interpellés et appelant à "la poursuite des actions de désobéissance civique jusqu'à la mise en place d'un moratoire et d'un référendum".
Le procureur-adjoint Jean Cavailles se refusait à confirmer ou démentir lundi après-midi d'éventuelles comparutions immédiates dans l'enquête sur les "faits de destruction" commis à Daux, une forme de justice "rapide et non équitable", selon l'avocate des anti-OGM Me Marie-Christine Etelin. L'un des gardés à vue à Toulouse, l'Aveyronnais Francis Roux est particulièrement menacé, ayant été condamné fin 2005 à quatre mois de prison avec sursis pour des faits similaires dans le Puy-de-Dôme.
Pour l'opération menée à visage découvert par José Bové, le procureur de la République de Toulouse Paul Michel a indiqué que l'enquête "pourrait donner lieu à des interpellations dans l'avenir". Cette phrase peut sonner comme une menace pour José Bové. Le leader paysan a a purgé en 2002 et 2003 ses peines pour le démontage du McDo de Millau et un arrachage de riz OGM. Il attend la décision de la Cour de Cassation sur une condamnation à quatre mois ferme pour un arrachage d'OGM à Menville (Haute-Garonne) en juillet 2004, mais sa position est fragilisée par ses antécédents. "Je suis prêt, je ne vais pas prendre le maquis, j'ai toujours assumé mes actes", a prévenu José Bové lundi matin depuis son domicile du Larzac (Aveyron). M. Cavailles a toutefois indiqué à l'AFP que les gendarmes ne devraient pas d'emblée aller interpeller le syndicaliste. "Il est vraisemblable qu'il soit convoqué sur les événements de dimanche et qu'on voit s'il défère à la convocation", a-t-il expliqué.
L'action contre une production de maïs destinée à la vente à l'exportation marque un tournant dans l'action des faucheurs: "une première" contre des exploitants agricoles et non plus contre des laboratoires de recherche. Le champ dévasté à Saint-Hilaire, exploité par Pascal Metge, est l'un des deux signalés sur le site de Greenpeace avec celui de Claude Ménara en Lot-et-Garonne. Greenpeace a été condamné mercredi, par le tribunal de grande instance de Paris, à retirer ces indications de son site internet. Dès le lendemain six militants de Greenpeace étaient placés en garde à vue à Marmande (Lot-et-Garonne), soupçonnés d'avoir riposté en dessinant une croix visible du ciel dans un champ de M. Ménara. Dimanche, c'était au tour du champ de Pascal Metge. L'exploitant a porté plainte contre X mais aussi contre Greenpeace, a indiqué lundi son avocate parisienne Me Maï le Prat.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :